Publié 26/02/2024|Modifié 01/02/2024

Manuel Valls

Maire d’Évry, Manuel Valls siège comme député à l’Assemblée nationale de 2002 à 2012, avant de rejoindre le gouvernement de Jean-Marc Ayrault en tant que ministre de l’Intérieur. Il est nommé Premier ministre après la démission de celui-ci en 2014.

Portrait de Manuel Valls
Portrait de Manuel Valls / AFP

Être à la hauteur de la situation est une exigence immense. Nous devons aux Français d'être vigilants quant aux mots que nous employons et à l'image que nous donnons. Bien sûr la démocratie, que l’on a voulu abattre, ce sont les débats, les confrontations. Ils sont nécessaires, indispensables à sa vitalité, et ils reprendront, c’est normal.

Manuel Valls

  • Discours à l’Assemblée nationale 13 janvier 2015

BIOGRAPHIE

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  • Né le 13 août 1962 à Barcelone
  • Profession : attaché parlementaire, puis différentes fonctions au sein de cabinets
  • Parti politique : Parti socialiste
  • Premier ministre de mars 2014 à décembre 2016
  • Député de la première circonscription de l’Essonne en janvier 2017
Né à Barcelone (Espagne), Manuel Valls est le fils de Xavier Valls, artiste peintre catalan, et de Luisangela Galfetti, sœur de l’architecte Aurelio Galfetti. Il est le premier Premier ministre de la Ve République à avoir acquis la nationalité française par naturalisation, en 1982.
Manuel Valls adhère au Mouvement des jeunes socialistes en 1980. De 1991 à 1993, il est nommé délégué interministériel adjoint aux Jeux olympiques d’hiver d’Albertville, avant de devenir secrétaire national du Parti socialiste. Par ailleurs, de 1997 à 2001, il est chargé de la communication au cabinet de Lionel Jospin, alors Premier ministre.
En mars 2001, il est élu maire d’Évry, dans l’Essonne. Dès 2002, il accède à un mandat de député de la première circonscription de l’Essonne, avant d’être réélu en 2007 et 2012.
Directeur de la communication de la campagne du candidat François Hollande en 2012, il intègre le gouvernement de Jean-Marc Ayrault le 10 mai 2012 en tant que ministre de l’Intérieur.

MANUEL VALLS À L’HÔTEL DE MATIGNON

Après la démission de Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls est nommé Premier ministre par François Hollande le 31 mars 2014. Son mandat est marqué par l’opposition, au sein de la majorité, de « frondeurs » qui s’opposent à sa politique économique et sociale.
À la suite des attentats qui frappent la France en janvier 2015, Manuel Valls s’exprime devant la représentation nationale. Un discours ovationné, qui fait suite à la mobilisation sans précédent des Français pour la marche du 11 janvier. Il présente en avril un plan contre le racisme et l'antisémitisme comprenant des mesures ciblant la justice, Internet et l'éducation. Ce plan prévoit notamment de transformer le délit d’opinion, relatif à la loi de 1881 sur la presse, en délit de droit pénal, mais aussi la création, au sein du ministère de l’Intérieur, d’une unité nationale oeuvrant contre les contenus illicites. Une formation renforcée des enseignants est également prévue pour mieux prévenir les risques.

Discours de politique générale, 8 avril 2014

Manuel Valls articule son discours de politique générale autour de la force économique de la France, pour créer des emplois durables et soutenir les entreprises, grâce notamment au Pacte de responsabilité. Il y affirme la nécessité de relever l’investissement par un allègement de la fiscalité sur les entreprises. Il évoque également son ambition d’améliorer le pouvoir d’achat des salariés les plus modestes.
Enfin, il aborde la question de la transition énergétique avec un objectif annoncé de réduction de 30 % de la consommation de la France d'énergie fossile d'ici à 2030 et de 40 % d’émissions de gaz à effet de serre à la même échéance.

Loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques

Présenté en Conseil des ministres le 10 décembre 2014 par Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, vise à « établir une égalité des chances économiques, à créer plus d’activité en déverrouillant les blocages, en favorisant l’investissement et en développant l’emploi ». Le Premier ministre engage, à trois reprises sur ce texte, la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale, en application de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. La loi est promulguée le 6 août 2015. 

Attentats du 13 novembre 2015 et instauration de l’état d’urgence

À la suite des attentats commis à Paris et Saint-Denis le soir du 13 novembre 2015, l’état d’urgence est voté en Conseil des ministres le 14 novembre. Cette disposition exceptionnelle, qui traduit une période de trouble grave à l’ordre public, autorise notamment les préfets à instaurer des couvre-feux sur les territoires où ils le jugent nécessaire et élargit les possibilités de perquisition de jour comme de nuit. L’état d’urgence est prorogé pour une durée de trois mois à compter du 26 février 2016, c’est-à-dire bien au-delà des 12 jours légaux définis par la loi de 1955.

Réforme territoriale

Dans son discours de politique générale, Manuel Valls avait rappelé les engagements du président de la République d’amorcer l’acte III de la décentralisation et de réduire le nombre de régions. La réforme territoriale, présentée le 18 juin 2014, vise ainsi à revoir l’organisation territoriale de la France pour plus d’efficacité, à réduire les coûts de fonctionnement et à définir un nouveau découpage portant le nombre de régions de 22 à 13. La loi entre officiellement en vigueur le 16 janvier 2015.

La loi Travail

Présentée en février 2016, la loi relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels (également appelée loi Travail) vise à réformer le code du travail afin de « protéger les salariés, favoriser l'embauche, et donner plus de marges de manœuvre à la négociation en entreprise ». Le projet de loi suscite une forte mobilisation syndicale et étudiante, parmi lesquelles le mouvement Nuit Debout, qui s’élargit rapidement à une opposition plus globale de la politique - notamment économique - du gouvernement.
Face à l’opposition, Manuel Valls a de nouveau recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le projet de loi.

L’APRÈS MATIGNON

Manuel Valls démissionne du poste de Premier ministre en décembre 2016, dans l’objectif de préparer sa candidature à la Primaire de la gauche en vue de l’élection présidentielle de 2017 et est remplacé par Bernard Cazeneuve. Il redevient député le 7 janvier 2017.
Il rejoint Emmanuel Macron dès mars 2017, quittant le Parti socialiste et se réclamant de l’étiquette En Marche.
Il présente sa candidature aux élections à la mairie de Barcelone en 2019, où il est élu conseiller municipal.

LES PRINCIPALES LOIS DES GOUVERNEMENTS VALLS