"La première responsabilité, c’est de regarder ce crime en face et de l’appeler par son nom. Ce crime, oui, c’était un génocide"

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Manuel Valls.

Publié 25/04/2015

La France a commémoré, le 24 avril 2015, le centenaire du génocide arménien. Alors que le président de la République était à Erevan, en Arménie, Manuel Valls a rendu hommage, à Paris, aux 1,5 million d'Arméniens victimes de ce massacre il y a 100 ans.

Le 24 avril 1915, 650 Arméniens journalistes, enseignants, avocats, médecins étaient arrêtés, à Istanbul, puis déportés et pour la plupart assassinés parce qu'ils étaient arméniens. Des exactions qui marquaient le commencement d'une entreprise délibérée et planifiée de destruction. En quelques mois, des centaines de milliers d’Arméniens ont été bannis de l’empire Ottoman. Les hommes ont été fusillés, les femmes et les enfants déportés vers Der-Ezor.
Face à ce massacre, la première responsabilité de la France était de reconnaître le génocide arménien. C'est ce qu'elle a fait, publiquement, en 2001. "Ce texte a rassemblé très largement au-delà des clivages, et c’est l’honneur de la France d’avoir su parler d’une seule voix" .

La première responsabilité, la première exigence morale c’est de regarder ce crime en face et de l’appeler, comme vous l’avez fait madame le maire, par son nom, ce crime oui, c’était un génocide. C’est ce que la France a reconnu par la loi en 2001.

Manuel Valls Le 24 avril 2015

500 000, Français sont d'origine arménienne. C'est la 3e communauté au monde.

En 1915, de nombreux Arméniens ont été accueillis par la France et sont devenus français. Ils se sont battus pour la France, ils ont aidé à la reconstruire. "Leur douleur, votre douleur, leur souffrance, votre souffrance sont devenues la nôtre" , a déclaré Manuel Valls lors de la cérémonie parisienne de commémoration.
La France et l’Arménie entretiennent des liens politiques, diplomatiques et culturels forts. Le travail de mémoire se poursuit en France, notamment depuis un an au Centre national de la mémoire arménienne, situé dans l’agglomération lyonnaise. "Ce travail doit se poursuivre, il est l’honneur des deux pays" . Le président de la République s'est ainsi rendu à Erevan, le 24 avril, pour commémorer le génocide arménien.
Mais ce combat pour l’établissement de la vérité se poursuit également à l’échelle européenne.
Manuel Valls a tenu à saluer les initiatives récentes qui ont pu être prises par le Parlement européen et de part le monde, mais aussi les mots du Pape François. Il a expliqué que la France continuera de soutenir toutes les démarches en faveur du dialogue entre la Turquie et l'Arménie, car ce dialogue est un jalon nécessaire pour la réconciliation. "Reconnaître le génocide arménien en Turquie peut vous coûter la vie. Et ça, c’est insupportable et nous devons le dire à la face du monde".
Le Premier ministre a rappelé avec force que le négationnisme,trop présent aujourd’hui dans notre pays, dans la littérature de basses œuvres, sur les réseaux sociaux est un délit, un crime qui doit être combattu. "La République, l’État doit le combattre avec la plus grande détermination, car il ne s’agit pas d’une opinion. Nier un génocide et nier un crime, c’est un délit et doit être condamné et poursuivi par la loi de la République".
La responsabilité de la France aujourd’hui, a-t-il poursuivi, est d’être particulièrement vigilante au sort des Arméniens de Syrie. "Une nouvelle fois, des Arméniens sont persécutés parce qu’ils sont arméniens, et fermer les yeux serait coupable. La France, et c’est son honneur, est toujours du côté des victimes, et les victimes ce sont également les chrétiens d’Orient" . Les chrétiens d’Orient, qui comme d’autres minorités, sont en train d’être éradiqués dans cette région.
Leur sort a été évoqué, pour la première fois, il y a quelques semaines au Conseil de sécurité des Nations Unies, à l’initiative de la France. "Nous devons mettre un terme à l’entreprise d’extermination conduite par Daech, parce que c’est encore une fois la conscience de l’humanité qui est interpellée" , a souligné Manuel Valls qui a rappelé que "partout, au Proche et au Moyen-Orient ou à Paris, comme nous sommes visés par des attentats, nous devons être capables de dire la vérité, de dire qui nous combattons: le terrorisme, le djihadisme, l’islamisme radical, ceux qui veulent s’en prendre à la conscience même de l’humanité et ne jamais reculer face au terrorisme et à la barbarie".

Nous devons être capables de dire la vérité, de dire qui nous combattons : le terrorisme, le djihadisme, l’islamisme radical, ceux qui veulent s’en prendre à la conscience même de l’humanité et ne jamais reculer face au terrorisme et à la barbarie.

Manuel Valls Le 24 avril 2015

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