"Dialoguer avec l’Islam de France est le meilleur moyen d’être fidèle à l’identité républicaine de la France"

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Manuel Valls.

Publié 15/06/2015

Manuel Valls a ouvert la première réunion de l'instance de dialogue avec l’Islam de France le lundi 15 juin 2015. Elle aura pour objectif de mettre en mouvement et de construire l’Islam de France en réfléchissant, entre autres, à la formation des imams et au financement des mosquées.

Annoncée en Conseil des ministres le 25 février 2015 , peu de temps après les attentats de janvier, la réunion plénière de la nouvelle Instance de dialogue avec le culte musulman s'est tenue le 15 juin 2015."Forum d’échange" entre l’État et les musulmans de France, elle a pour but d'examiner des sujets tels que la sécurité des lieux de culte, la prévention et la répression des actes anti-musulmans, la formation civile des imams, l’organisation des aumôneries, ou la valorisation des œuvres sociales, culturelles et éducatives de l’Islam.

Nous devons trouver en nous les moyens de dépasser nos fractures, de faire la démonstration éclatante de combien l’Islam est compatible avec la démocratie, avec nos valeurs républicaines, avec l’égalité entre les hommes et les femmes, de dire combien nous pouvons continuer de créer ce modèle français. Et c’est ce message que notre Nation a envoyé, et avec quelle force, le 11 janvier.

Manuel Valls, le 15 juin 2015

Pour cette première réunion, le Premier ministre a convié, aux côtés de Bernard Cazeneuve, ministère de l’Intérieur, les principaux représentants de l’Islam de France (associations, imams, intellectuels et personnalités de la société civile). Dans son discours d'ouverture, il salué la diversité d'un " Islam hexagonal " qui est à la fois d’inspiration " maghrébine et de tradition malékite, turque, ou encore africaine et, comme toutes les religions de France, l'héritier de plusieurs histoires."
Mais aujourd’hui plus qu’hier, après les événements tragiques des 7, 8 et 9 janvier, il y a " un besoin de se parler pour ensemble, mettre en mouvement l’Islam de France, ou l’Islam français, lui donner tous les moyens pour se réformer et de s’adapter aux enjeux difficiles, aux grands défis surtout – ne le nions pas – qui s’adressent à lui, dans sa diversité, dans sa complexité ", a expliqué le Premier ministre. Si, dans une République laïque, il n’appartient pas à l’État de se prononcer sur l’organisation interne des cultes, Manuel Valls a souligné l'importance de dialoguer avec les représentants de la deuxième religion de France, afin d’examiner les questions du libre exercice du culte, dans le respect des règles de la République . Cette première rencontre a notamment été l’occasion de rappeler que la laïcité, valeur inséparable de la République, est avant tout " des règles qui régissent notre vie en collectivité, qui prescrivent quels sont les espaces de libertés et quels sont les lieux où chacun est soumis à une obligation de neutralité ." Et qu'en aucun cas elle ne peut être utilisée comme " un moyen pour exclure, pour stigmatiser, pour mépriser, pour montrer du doigt l’Islam". Ceux qui en détournent le sens "sèment les vents de la division et alimentent les tensions identitaires qui n’ont pas lieu d’être ."

Les chantiers prioritaires ouverts au dialogue

Pour cette première rencontre, le Premier ministre a détaillé 3 chantiers prioritaires pour lesquels l’instance devra formuler des recommandations.
  1. La sécurité des lieux de culteet la lutte contre les actes antimusulmans, qui est un axe majeur de la politique de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, Grande Cause nationale 2015. Trois fois plus nombreux au mois de janvier 2015 que pendant toute l'année 2014, les actes antimusulmans seront combattus seront combattus avec la plus grande fermeté. "Je l’ai dit : je ne veux plus qu’on ait peur, en France, parce qu’on est juif. Je ne veux plus qu’on ait peur parce qu’on est musulman et cette peur, je sais, elle s’est installée. Je ne veux plus qu’on se sente accusé d’être complice d’actes qu’on n’a jamais voulus, ni soutenus. Je veux que notre pays donne un coup fatal à tous ces amalgames, à ces raccourcis insoutenables qui petit à petit désagrègent notre société. Pour cela nous devons tous – je dis bien tous – nous mettre au travail," a-t-il plaidé.
  2. La construction des lieux de cultes et leur financement est également centrale. Le Premier ministre a souligné la nécessité de s’assurer que les édifices musulmans soient financés et entretenus par des fonds provenant de France. Une nouvelle Fondation devra être créée avant la fin de l’année 2015 afin de financer des projets d’intérêt général (culturels, éducatifs, sociaux) et de promouvoir les réalisations de l’Islam de France. 
  3. La formation et le statut des aumôniers et des cadres religieux. "L’effort pour les formations à destination des ministres du culte s’intensifiera afin qu’elles deviennent incontournables pour quiconque aspire à ces fonctions spirituelles", a-t-il expliqué.
Pour briser les ressorts de la propagande djihadiste, Manuel Valls a rappelé avec force qu’ " il faut donner une autre image de l’Islam à mille lieues de ceux qui l’utilisent pour tuer, assassiner, asservir ."

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