Alstom-Siemens : « la décision de la Commission est une mauvaise décision »

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Édouard Philippe.

Publié 06/02/2019

Bruxelles a mis son veto à la fusion entre Alstom et Siemens. « Une mauvaise décision » prise « sur de mauvais fondement », estime le Premier ministre.

Bruno Le Maire a confirmé, le 6 février, le rejet attendu par la Commission européenne du projet de fusion entre le groupe ferroviaire français Alstom et le groupe allemand Siemens. Une décision unanimement déplorée par le Gouvernement.

Le rejet de la fusion Alstom-Siemens

La fusion entre Alstom et Siemens devait permettre de créer un champion européen du ferroviaire pour faire face à la concurrence internationale et notamment chinoise. Les gouvernements français et allemand étaient de fervents partisans de ce projet.
Le veto opposé par la Commission européenne à cette fusion a suscité de nombreuses réactions au sein du Gouvernement. Le Premier ministre estime que cette décision est « un mauvais coup à l'industrie européenne. Elle me semble avoir été prise sur de mauvais fondements ." Pour le Porte-parole du Gouvernement, Benjamin Griveaux, c'est " une faute économique et politique ».
Devant l'Assemblée nationale, Édouard Philippe a déploré que la Commission ne s'est pas « poser la question du marché mondial en intégrant l'Asie et la Chine. » Selon lui, « c'est une conception du droit extrêmement datée ».
Pour la secrétaire d’État, Agnès Pannier-Runacher, « ne pas construire une analyse de la concurrence en prenant en compte ce qui se passe sur le plan mondial » cela revient à « appliquer des règles du XXe siècle à une économie du XXIe siècle. »

La nécessité de revoir le droit de la concurrence

Le Gouvernement ne remet pas en cause les règles de concurrence au sein de l'Union européenne, précise Agnès Pannier-Runacher. Mais « ces règles, telles qu'elles sont appliquées, nous handicapent » par rapport à la concurrence mondiale, a-t-elle insisté, en citant notamment le cas du Chinois CRRC, numéro un mondial du ferroviaire.
La reconstruction du droit de la concurrence dans l'Union européenne devient ainsi une nécessité. « Il faut revoir le droit de la concurrence car il n'est plus adapté, ce sera mis sur la table des élections européennes » de mai, a déclaré Benjamin Griveaux à la sortie du Conseil des ministres. « Il faut faire de l'UE un espace de protection de nos salariés et de nos intérêts économiques ».
Le ministre allemand de l'Économie a annoncé une initiative franco-allemande pour reformer les règles européennes de concurrence et faire face à la Chine.

D'autres possibilités de consolidation pour Alstom

Au-delà d'un éventuel recours contre ce refus, qui n'est « pas tranchée » selon Benjamin Griveaux, le Gouvernement va réflechir à d'autres possibilités de consolidation pour Alstom.
« Ce fleuron français a tout pour réussir, mais il doit se consolider », a déclaré Bruno Le Maire au Sénat.

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